mercredi 25 août 2010
Retour sur un Educ'tour
C'est donc dans une région très naturelle, très verte que j'allais passer quelques jours, 3 pour être exact ! Rendez-vous à Rzeszow après 5heures de train (Varsovie-Cracovie puis Cracovie-Rzeszow) pour déguster un repas 4* délicieux à l'Ambassador Hotel. Notre journée nous permit de visiter les tréfonds de Rzeszow puisqu'elle est parsemée de tunnels sous-terrains datant entre le XIVème et le XVIIème siècle. Il fait plusieurs centaines de mètres de long et constitue une des plus intéressantes attractions de Rzeszow.
A la suite de cette visite, nous avons visité l'hotel Hubertus, qui appartient à l'hotel Ambassador, mais n'arbore que 3*. Les deux hôtels, néanmoins, mettent en exergue leur coté "nature et brique" propre à l'image de la ville qui est situé dans une région verte et qui est connue pour ses tunnels de brique.
Ensuite, nous avons visité le Grand Hotel. C'est un 4* en travaux d'agrandissement et qui brigue la 5ème étoile. Pour leur part, ils ont une décoration toute autre puisqu'ils s'appliquent à donner un style particulier à toutes leurs pièces. Certaines sont blanches pour rappeler la Renaissance, et d'autres sont davantage boisés pour rappeler une ambiance plus rupestre. Dessous : la Suite de l'hôtel.
Après Rzeszow, nous nous sommes dirigés vers le sud est, pour atteindre une église inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, celle de Blizne. Tout en bois, grande, imposante, et dont l'intérieur était majestueux... Malheureusement, nous n'avions pas le droit de prendre de photos. Elle date du XVème siècle. Dessous : L'église en question.
Par la suite, il était déjà 17h passées, nous nous sommes allés en direction de notre auberge pour la nuit. Dessous : notre auberge à Hoczew.
Le lendemain, nous avons visités quelques hôtels de la région et nous avons roulés en jeep dans les bois ainsi que dans une rivière :) En effet, une petite entreprise de la région parie sur ce coté "nature" des environs pour booster le tourisme. Et après avoir vécu cela, je peux vous assurer que c'est un filon exploitable tant il nous a surpris et satisfait !
La ville principale que nous avons visité ce jour là est Lesko. Elle est remarquable par le passé qu'elle a eu mais aussi pour le drame de la seconde guerre mondiale où, bien sur, toute sa population juive fut témoin de la déportation. En 1939, elle avait était allouée à l'URSS mais les Nazis s'en emparèrent plus tard. Avant ça, elle était une ville importante en terme d'économie. La ville fut créée au 14ème siècle. En dessous : Une église de Lesko datant du XVIème siècle.
Plus tard, nous avons effectué une croisière sur le Lac Solina, un des plus grands lac de Pologne, mais artificiel... Dans tous les cas, l'ambiance est prenante par sa tranquillité et sa verdure. Nous avons aussi visité son barrage hydro-électrique.
Ce soir là, nous avons dormi dans l'hôtel Salamandra, 3*, au bord du lac de Solina. Je partais le lendemain, ayant des obligations pour la journée. L'éduc'tour se terminait normalement à la fin de journée.
Maintenant, je vous propose de terminer par une vidéo, celle de la croisière. Vous verrez, nous n'avons pas eu un temps magnifique !
jeudi 19 août 2010
18/08/2010 - Wroclaw
En plus d’y être allé, nous avons profité d’une visite guidée personnalisée d’une journée avec guide et chauffeur dans les environs de Wroclaw puis dans la ville elle-même. Cette journée-là, nous vîmes certains lieux des plus intéressants de Pologne.
En effet, au cours de cette visite, nous vîmes deux lieux listés au patrimoine mondial de l’UNESCO : le hall du millénaire de Wroclaw et l’Eglise de Swidnica.
Petits rappel :
Hall du millénaire
Vous aurez bien sur noté que ce n’est pas pour sa beauté qu’il a été listé par l’UNESCO. La raison pour laquelle lister ce site ? Tout simplement parce qu’il est un chef d’œuvre de l’architecture en béton armé et l’un des premiers à être si imposant.
L’histoire de cet édifice est intéressante. Il a été fini d’être bâti en 1913, date du centenaire de la défaite de Napoléon à Leipzig contre les armées Prussienne, Russe, Autrichienne et Suédoise. Notons une ironie : Wroclaw était allemande à l’époque de cette guerre et elle l’était toujours en 1913 d’ailleurs. Dans le même temps, Joseph Antony Poniatowski, commandant de soldats polonais, grossissaient les rangs français.
L’Eglise de Swidnica
Cette église, elle aussi, a été listée pour sa technique d’architecture, mais contrairement au Halle, il en ressort un édifice bien plus esthétique. Dans son cas, elle n’a été bâtie qu’à partir de bois et de glaise, mais sans aucuns métaux et c’est la date de cette érection – 1657 – qui, bien sûr, impressionne.
L’histoire de cette église est des plus intéressantes elle aussi. En 1648, le Traité de Westphalie déclare la paix entre les différentes religions qui divisent l’Europe et cette région de Silésie, majoritairement catholique, autorise les protestants à ériger trois Eglises à Swidnica, Jawor et Glogow, dans un temps imparti de 12 mois seulement. A cette époque, la ville appartenait cette fois à la Prusse puis à l’Allemagne et ce n’est qu’en 1945 que la ville redevient polonaise grâce à la libération par les Russes.
Au delà de ces deux sites, la vieille ville de Wroclaw est magnifique. Retenons son université et l'église qui y est rattaché qui sont des chef d'œuvres au points de vu décoration intérieur. J'espère en tous cas que, pour commencer, je vous ai donné envie de vous y rendre :)
Pour finir, je vous propose de regarder - peut-être pas son intégralité - cette vidéo, filmée le jour de la visite guidée. Cette gigantesque fontaine joue au rythme de la musique pendant quelques minutes et ce, toutes les heures pendant l'été. Elle est situé tout prêt du Halle du Centenaire.
lundi 28 juin 2010
J - 36 - Les élections
Pardon pour cette absence de 2 semaines, j'ai rencontré quelques problèmes personnels qui m'ont partiellement handicapé. Mais maintenant, tout va pour le mieux !
Nous sommes actuellement en Pologne au beau milieu des élections présidentielles, suite au drame de Katyn, il y a déjà deux mois et demi (oui, oui, le temps passe trop vite !), qui avait vu le décès du président, sa femme et 94 personnes dont certaines étaient très connues (prêtres, politiciens, officiers des armées, anciens de Solidarnosc, etc.).
Vous n'êtes pas sans savoir, puisque grâce à moi maintenant vous êtes passionné(e)s par la Pologne, que le premier tour s'est déroulé le dimanche 20 juin, au terme duquel les candidats Komorowski et Kaczynski ont gagnés leur place pour les quarts de fi... Euh, pour le second tour. (Pardon, mais aux vues des informations françaises, j'ai tendance à confondre foot et politique.)
Kaczynski d'abord. Son parti : Droit et Justice (ça donne le ton). Il est arrivé second avec 35% des voix (approximativement). Il est le frère cadet de feu-Lech Kaczynski, président polonais pendant 4 ans, et qui avait lui même œuvré à la libération polonaise au sein du syndicat Solidarnosc. On conviendra que les deux frères sont des sociaux-conservateurs. En effet, tandis que le programme social est assez développé, l'économie et les mœurs se cantonnent davantage au conservatisme. J'en veux pour exemple les affirmations quasi-homophobes de Kaczynski (Lech) quand il était maire de Varsovie. Ou bien leur refus de toute reconnaissance de l'homosexualité. Bref, quelque chose de presque impossible en France.
Komorowski, ensuite. Son parti : Plateforme civique. Il est arrivé premier avec 41% des voix. Depuis le décès de Lech Kaczynski, il a assuré l'intérim, en sa qualité de président de la Diète. Sa politique est légèrement plus libérale, donc moins sociale, mais au point de vue des moeurs, ça reste tout à fait conservateur: interdiction du mariage homosexuel, interdiction des recherches à l'aide de cellule souche, de l'euthanasie, etc. Il en faveur de l'adoption de l'Euro et de la privatisation des entreprises (contrairement à Kaczynski).
Bon tout ça, qu'est-ce que ça nous donne ? Qu'est-ce que ça traduit ?
Premièrement, on notera que les deux sont de droites, ce qui donne un score de plus de 75% à la droite polonaise (sans compter les plus petit partis comme la Ligue des Familles Polonaises, ou bien le parti Autodéfense - tous deux avaient formés une coalition quelques années plus tôt avec le PiS, le parti des Kaczynski). On aurait du mal à imaginer un tel score dans nos pays de l'ouest européen... Mais pourquoi ? Hein ? Pourquoi la droite est-elle si imposante dans ce pays ?
Plusieurs réponses possibles, et valables, dont deux sont les plus évidentes:
1. La main-mise de l'Eglise sur la politique.
Notons que la Pologne, contrairement à la France est un pays encore très catholique, ce qui explique bien sur les positions de ces deux partis en ce qui concernent les moeurs. (Mais si je peux rassurer certains d'entre vous, la jeune génération polonaise va bien changer d'ici quelques années). Aucun parti ne peut avoir l'espoir d'être au pouvoir sans l'appui de l'Eglise. Le dimanche, à l'église, y'a du monde - ça change de la France.
N'oublions pas une autre chose, la population polonaise est - par l'ingérence d'Hitler il y a une 50aine d'années - un pays sans minorité importante. Alors tandis que notre pays se déchire dans des duels intestinaux entre blancs/noirs/arabes, catho/musulmans/protestants/juifs/laïcs, la Pologne, elle, se réunit sous des notions communes de blancs catholiques de type WASP.
Enfin, une dernière chose, qui nous permettra par ailleurs de continuer sur le second point, c'est que l'Eglise a joué une part importante dans la lutte contre le communisme, et a de ce fait constitué une culture commune, un refuge jusqu'il y a très récemment - seulement le temps d'une génération à peine.
2. La défiance vis à vis du socialisme.
Effectivement, le socialisme, le communisme, que nous réunirons sous le terme de "gauche" - bien que parfois frères-ennemis, a fait beaucoup de mal à ce pays, libéré par lui-même en 89/90 du joug communiste. Précision: le pays était considéré comme pays satellite de l'URSS, mais indépendant. Bref, cette histoire encore fraîche, constitue un argument muet de la droite sur la gauche et reçoit un accueil favorable, bien que diminuant, de la part de la population.
Alors bien sûr, la gauche socialiste polonaise ne souhaite pas réinstaurer de dictature, mais tentez d'en parler à des gens ayant vécu ce que "La Vie des Autres" nous décrit... C'est la raison pour laquelle je parle en terme de "génération" et non pas en années. Car c'est au fur et à mesure des générations que ce sentiment s'estompera, comme estompa notre sentiment de défiance vis à vis des allemands... - Ce qui n'est pas le cas pour encore beaucoup de polonais, ceci dit.
Deuxièmement, il faut bien sûr relever le taux d'absentéisme de 45%... Comment se fait-il qu'un pays, après 50 ans de dictature, n'aie pas confiance en la démocratie ? (Parce que bon, nous, je peux comprendre quelque peu)
Hé bien, la Pologne était "libre" de 1945 à 1989, voyons. Et des élections y étaient organisées ! Bon... Sans qu'il n'y ait beaucoup de candidats de l'opposition (comprenez : "Non-communistes"), voire qu'ils soient interdits de se présenter... De ce fait, on peut imaginer que la génération ayant vécu ces fraudes électorales n'ait qu'une confiance timide en la démocratie...
Je vois la deuxième raison dans ce que j'ai pu ressentir chez mes amis polonais : Au delà des partis, ce sont les candidats qui ne sont pas spécialement appréciés (imaginez un duel Bayrou, Noël Mamère au second tour, je suis pas convaincu que beaucoup de monde irait voter, ou alors, à reculons, comme lors d'une certaine année 2002).
Hé bien, tout ça mijotait dans mon cerveau depuis quelques jours, il fallait que je l'établisse "sur papier".
Verdict de ce duel - la finale - dimanche 4 juillet, au terme duquel nous saurons quelle voie la Pologne suivra ces 5 prochaines années: S'ancrera-t-elle davantage dans un avenir européen, ou bien se complaira-t-elle dans sa volonté de souveraineté ?
dimanche 13 juin 2010
J - 51 Malbork
Cet article sur le Chateau teutonique de Malbork me permettra de faire quelques précisions historiques sur la Pologne. Mais tout d'abord... Une modeste photo du plus grand château de brique rouge d'Europe :
Bon, les teutons, contrairement à l'usage que le Français en fait, ne sont pas allemands. Ils sont comparables aux Templiers: un ordre ayant pour mission de christianiser les peuples. Ils naissent au 12ème siècle en Israël mais sont néanmoins pour la plupart d'origines germaniques.
Au treizième siècle, ils décident de combattre les peuples païens, depuis le nord ouest de la Pologne actuelle, jusqu'à la Lituanie. Tout en combattant ses peuples, dont ils seront victorieux, ils bâtissent de nouvelles villes, voire un état. Par ailleurs, la Pologne, chrétienne depuis 966 par le roi Miesko 1er, n'est pas censée être ennemi de ces chevaliers, qu'elle laisse donc oeuvrer sur ses terres.
Néanmoins, comme dit précédemment, les chevaliers teutoniques deviennent de plus en plus importants, ils bâtissent Torun, Malbork ou encore Kaliningrad et Trakai, plus au nord, tant est si bien que la Pologne s'allie à la toute nouvelle chrétienne Lituanie car ils savent que l'Union fera leur force.
Mais ce sont les Teutons qui déclarent la guerre à l'Union de Pologne-Lituanie. Cette guerre durera deux ans et se soldera par la bataille de Grunwald en 1410 lorsque les forces Polono-Lituaniennes aidés par les alliés Polonais de l'est (Tatars, Musulmans, etc) vainquent les chevaliers.
En bleu clair : Le duché de Pologne-Lituanie
En orangé : L'"état" Teuton
Grunwald : La bataille entre ces deux forces, perdue par les Teutons
.Cette union de Pologne-Lituanie existera pendant encore plus de trois cent ans, jusqu'en 1791, où la constitution polonaise divise clairement cette union. En 1795, la Pologne n'existera même plus en tant que telle puisqu'après trois partitions, ses territoires appartiendront seulement à la Russie, l'Autriche et la Prussie.
mardi 8 juin 2010
Retour - 56...
C'est pourquoi, profitant de la venue d'Ugo le week-end dernier, j'ai décidé de visiter Torun et Malbork, deux hauts-lieux du Patrimoine de la Pologne listés par l'UNESCO.
Torun, dont voici quelques photos:
L'Eglise de la Vierge Marie :
Elle fut l'édifice le plus haut d'Europe au 13ème Siècle, celui de sa création. En 1243, on y divise le royaume Teutonique/Prussien en 4 Diocèses.
Elle date du 14ème Siècle lorsque la ville était à son apogée. Devant, on aperçoit la statue de
Mikolaj Kopernik, fils de la ville.
Le pont Pilsudski (personnage sur lequel on pourra revenir plus tard bien sûr) traverse la Vistule, ce qui est très pratique quand on se rend à pied de la gare à la ville :) (et sans carte haha)
Bon c'est simple, la vieille ville est magnifique, il y a des édifices gothiques à tous les coins de rue. Des Eglises, celle de Saint Jean, qui fut le premier (1595) bastion catholique résistant à la Réformation Protestante de 1557, des mairies, les ruines du Château... Et tant d'autres.
Petit rappel de la tumultueuse histoire de Torun:
-Bâtie au 11ème par les "ancêtres" des Polonais
-12/13ème : sous domination teutonique
-1466 : prise par les Polonais
-1793 : annexée par la Prusse
-1807-1814 : la France, Napoléon, crée le Duché de Varsovie, auquel appartient Torun
-1814 : reprise par les Prussiens après notre défaite contre eux...
-1918 : Torun retourne au main des Polonais
-1939 : Les allemands l'envahissent
-1945 : Les russes la libèrent
-1989 : La Pologne n'est plus sous domination russe
Culinaire:
Torun est en effet réputée pour ses saucisses (Kielbasa Torunska) et son pain d'épice (dont nous avons visité le musée).
C'est d'ailleurs pour ça que nous finirons par cette photo, sur laquelle nous voyons du pain d'épice tout frais avec ses ingrédients, ayant maintenant besoin de reposer 12 longues semaines.... mais... MIAM !