Cet article restera surement le plus long de ce blog. Il y a énormément de choses à dire et, compte tenu du changement de cap de l'Université concernant l'utilisation des blogs, je dois revenir sur des aspects davantage professionnels. C'est pourquoi je commencerai par une présentation de la société dans laquelle je travaille, suivie d'un regard personnel sur un sujet qui me tient à cœur.
Poland Tour a été créé en 2004 par deux amis qui s'étaient déjà adonnés à la production touristique amateur durant leurs études alors qu'ils faisaient découvrir la Pologne aux étudiants étrangers de varsovie. L'un des deux créateurs, étonné mais intéressé par le potentiel touristique de la Pologne se lança, en créant Poland Tour avec sa collaboratrice, dans le tourisme d'incoming.
Aujourd'hui, la structure est assez modeste, c'est une P.M.E. de moins de 10 salariés, ce qui permet à chacun de toucher à tous les aspects de la production touristique, de A - constitution de bases de données clients - à Z - conclure une vente, en passant par toutes les étapes de la création d'un produit touristique standard ou adapté à la demande d'un client.
Poland Tour collabore avec le monde entier, l'Europe, l'Asie, les Amériques, que ce soit en direct, ou par des intermédiaires voisins (du type: des français envoyés par un réceptif Tchèque par exemple). Mais je pourrai revenir là-dessus une autre fois.
Au sein de cette entreprise, comme vous l'aurez compris, je touche à peu près à tout ce qui constitue de la production touristique. Je reçois une demande, je prépare le séjour, je présente un prix puis je clos la vente. Plus tard, j'écrirai un article en détail sur un exemple de ce type.
Je m'occupe donc principalement des communications francophones, anglophones et italophones. Et c'est justement ce point qui va me permettre de basculer sur le regard personnel que je porte sur une des facettes de ce travail : L'anglais, hub de la communication.
Hub, nom masculin, (mot anglais signifiant moyeu) > Plate-forme aéroportuaire de correspondance permettant aux compagnies aériennes de concentrer leurs avions en un point unique.
En Europe, nous avons principalement 4 familles de langues : latines, germaniques, slaves et finno-ougriennes. Les interlocuteurs d'une même famille de langues peuvent parfois se comprendre grâce aux mots et à la grammaire qu'ils ont en commun (Français-italien, Polonais-Tchèque, par exemple).
En venant ici, je pensais que le français et l'allemand était davantage répandus que l'anglais. La réalité est toute autre. Comme nous, ils se focalisent sur l'anglais comme langue internationale et les secondes langues -français, allemand- perdent du terrain d'une part face à l'anglais mais commencent à être supplantées d'autre part par l'espagnol.
D'un point de vue professionnel, et plus exactement au cours de ce stage, je devais être responsable des départements francophones, germanophones et italophones. Encore une fois, la réalité est toute autre. La plupart des correspondances s'opèrent en anglais, parfois en français, car mêmes les Slaves, dont les langues sont proches du polonais, nous écrivent en anglais. Chaque pays, chaque nationalité est à la botte de l'anglais. Même moi, me rendant à l'institut français de Varsovie, je me suis exprimé en anglais, ce qui au final était inutile bien sûr, ou presque... On trouve néanmoins deux nationalités qui ne s'abaissent pas à réduire les communications à l'anglais. Les espagnols et les italiens. Mais ce n'est pas par soucis de diversité... Par exemple, les italiens ne répondent presque jamais aux mails adressés en anglais, et nous écrivent régulièrement en italien, comme si cette langue était répandue en Pologne...
Pourquoi ce terme de hub ? En effet, un hub est très pratique puisqu'il permet de relier de nombreux lieux, tout comme l'anglais permet à un indien de communiquer avec un ougandais, ou à un suédois de communiquer avec un thaïlandais. Oui. Mais à quel point leur pensée sera trahie - traduite- par l'anglais ? A quel point pourront-ils être précis dans l'expression de leur pensée ?
Ma paranoïa me pousse à penser que comme dans 1984, la simplification de notre communication tend à simplifier tant notre pensée que notre capacité à remettre les choses - le pouvoir - en question. La beauté d'une langue réside en sa subtilité.
Pour finir, n'oublions pas les funérailles de Lech Kaczynski (et non pas orthographié comme ici... Quelle honte) tenues aujourd'hui à Cracovie et enterré à l'endroit même où les rois polonais le furent. Il est donc, depuis aujourd'hui, le premier président polonais à y reposer, en compagnie des rois, saints, poètes, écrivains polonais les plus notables. (liste ici et plan ici)
dimanche 18 avril 2010
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